Bonjour,
Samhain est pour la Sorcière (on dira que pour une fois c’est le féminin qui l’emporte) LE sabbat de l’année. Changement de Cycle, changement d’année énergétique, entrée dans la période sombre, mais aussi dernières récoltes de l’année et pour de bon, fête des morts. Le célèbre Voile s’affine au point de laisser passer les esprits. On ne compte plus les rituels possibles et la blogosphère – mais pas que – a déjà fourni une TRES abondante littérature à ce sujet…
Comme à chaque fois, bien entendu, c’est l’occasion de festoyer… Et mieux encore, de festoyer avec les morts ! Je trouve de plus en plus que la mort est traitée en France avec beaucoup de solennité et de gravité. C’est évident qu’il y a de la douleur a perdre un être proche et qu’il ne s’agit pas de minimiser le travail de deuil. Toutefois, plus j’avance dans ma réflexion spirituelle, plus je découvre des modes de fonctionnement très différents, beaucoup plus festifs et que je trouve très inspirants !
Souvent, il y est question de boire et de manger !
Cet article est censé te proposer des idées pour célébrer Samhain ? C’est donc parti, avec la thématique « célébrons nos morts et nos ancêtres ». C’est de saison !
Inspiration Irlandaise :
Les rituels de deuil irlandais impliquent quelques histoires et beaucoup de bière ! Après l’inhumation, les proches du mort se retrouvent au pub ou ailleurs et évoquent les bons souvenirs qui les ont lié au cher disparu. L’objectif : l’aider à passer le voile. On croit que la tristesse, les rancoeurs et les mauvais souvenirs retiennent l’esprit, et on a bien conscience qu’il a maintenant autre chose à faire !
Si tu as perdu un proche, tu peux choisir de te réunir avec des amis ou de la famille, selon qui est concerné, et boire un coup à sa mémoire, en racontant la fois où vous êtes partis à la pêche ensemble, celle où tu jouais à l’infirmière sur ses jambes cabossées, celle où elle a frappé à ta porte à minuit, en pleurs, ou celle où fin saoul il a montré ses fesses au barman. Lève ton verre, ris, pleure : souviens-toi et saches que lui aussi, se souvient de toi ! N’oublie pas d’éprouver de la gratitude pour avoir eu la chance qu’il éclaire ta vie de sa présence, ce disparu !
A cette occasion, n’hésites pas à boire un peu de bière ou de cidre (la pomme c’est pas mal au niveau symbolique!), et sur ce blog, nous te conseillerons la modération bien sûr ! Tu peux aussi choisir une boisson festive sans alcool.
De mon côté, quand ma grand’mère est morte, ce n’était pas Samhain, mais on a fait un Cassoulet commémoratif : elle a vécu toute sa vie dans la capitale mondiale du Cassoulet (Castelnaudary pour ceux qui s’interrogent, et inutile de me parler d’un autre qui aurait la primeur, même celui de Toulouse pourtant ville de mon cœur !) et c’était évidement l’une de ses spécialités. Tu peux faire ça aussi : son plat préféré, sa spécialité…
Inspiration Mexicaine :
Au Mexique, la célébration mort est vraiment un moment festif ! Le 2 novembre, ils font comme nous les européens le « jour des morts », sauf que là bas, les cimetières sont multicolores et ils vont pique niquer sur les tombes de leurs ancêtres ! En France, ce n’est pas trop la coutume, et je ne sais pas trop comment le prendraient les gardiens de cimetières… mais si tu peux, pourquoi pas ? Les grands parents de mon chéri sont enterrés dans un bois privé par exemple, là personne ne pourrait venir en dire quoi que ce soit !
L’idée, c’est de manger avec les morts comme s’ils étaient encore là, en tout naturel. Du coup, si ce n’est pas possible d’aller pique niquer avec eux, tu peux aussi faire un repas à la maison, en mettant au bout de la table des photos ou des représentations de tes disparus et en mettant une belle assiette devant eux ! Tu peux en profiter pour leur donner des nouvelles !
Dans son livre La Cuisine Wiccane, Scott Cunningham nous livre la recette traditionnelle du « pan de muerto » (Editions Alliance magiques, p. 97) Le pain des morts, donc ! Une sucrerie toute exprès pour l’occasion. La vie est bien faite n’est-ce pas ? J’ai très clairement l’intention d’expérimenter ce pain cette année ! Tu peux aussi t’amuser à faire des petits bonshommes en pâte d’amande et écrire les noms de tes morts dessus, puis les manger… c’est pour prouver que tu n’as pas peur de la mort ! Il y a beaucoup de rituels sympa et amusants ( ! ) autour de la mort au Mexique, parce que c’est une étape naturelle de la vie : il s’agit de s’y habituer sans s’effrayer, même si on préfère rester en bonne santé.
Et comme la Santa Muerte n’est jamais bien loin dans ces moments, tu peux aussi faire offrande de Tequila et de Cigarettes si le cœur t’en dit… il semblerait qu’elle en soit friande !
Je ne me prive pas de te recommander au passage le magnifique animé The Book of Life, qui traite de ce jour des morts au Mexique.
Halloween :
Je lui fait un sort à part, parce que c’est une célébration inspirée de l’Irlande (plutôt chrétienne d’ailleurs), bien entendu, mais dont la version moderne est très spécifique ! Dans la dynamique « festive », je la trouve finalement pas mal proche de l’esprit Mexicain : les bonbons, les déguisement, les squelettes et les araignées en plastique… tout ça nous rapproche pas mal de l’optique « s’habituer à la Mort sans en avoir trop peur ». N’empêche, les traditions sont là : citrouilles et lanternes en navet guident les morts vers leur véritable lieu de repos, tandis que les bonbons remplacent les traditionnels « gâteaux des âmes », anciennement offerts aux enfants, non pas pour se prémunir d’une farce, mais en échange d’une prière pour l’âme des morts. L’idée, là encore, est de les conduire vers leur lieu de repos.
Bref, tu l’as compris, Samhain/Halloween/Le jour des morts est le moment idéal pour célébrer tes ancêtres. Que ce soit dans les deux lieux d’inspiration que je t’ai proposés ou dans bien d’autres (Lituanie, Chine…), ça passe souvent par un repas spécial et cérémoniel, parce que partager la nourriture, c’est partager de la substance vitale et c’est créer un espace et un temps tout à fait particulier. Je t’encourage donc à te garder un moment dans ta célébration pour festoyer en compagnie des vivants et du souvenir des morts. Se rappeler d’eux, regarder leur disparition en face et accueillir ses propres larmes tout en se souvenant des belles choses, voilà un excellent moyen de méditer sur ce Grand Mystère, se l’approprier et continuer un travail approfondi d’acceptation, la seule voie que je connaisse vers l’apaisement.
Crédits : Photo by Cristian Grecu on Unsplash